Inspections des toitures par drones

Informations

Année de challenge
2018/2019
Thématiques
Travail en hauteur
Installation / Outils
Ensemble des toitures tertiaires et industrielles
Transposition

Ensemble des sites

Mots-clés
chute de hauteur, contrôle visuel, drone, inspection, toiture
Commentaire GESiM

Une démarche « clé en main » pour utiliser un drone.

Action transposable

Description du problème

Sur nos sites industriels soumis à de rudes conditions d’exploitations et climatiques, les installations et les bâtiments vieillissent et nécessitent le déploiement d’actions de maintenances adéquates.
Dans le cas des toitures, les inspections visuelles depuis l’intérieur des bâtiments sont bien souvent insuffisantes pour réaliser un diagnostic ou préparer une intervention, ce qui oblige les inspections de la partie supérieure. Ces inspections nécessitent de circuler sur des toitures qui sont dans des états aléatoires et qui ne disposent pas toujours de garde-corps périphériques, ce qui expose le personnel à divers risques de chute de hauteur.
Dans le groupe ArcelorMittal, la chute au travers des toitures est l’un des principaux dénominateurs communs aux accidents mortels, avec près de 10 décès en 10 ans. Le dernier en date ayant eu lieu le 3 décembre 2018 à Belval, au Luxembourg.

Objectifs et résultat de l’action

Réduire au maximum la présence humaine sur les toitures.

Certes, les drones ne sont pas encore capables de réaliser des travaux d’étanchéité ou de remplacement de tôles, mais ils peuvent aisément se substituer à la présence humaine pour la réalisation d’inspection visuelle.
Le site de Fos-sur-Mer s’est doté d’une escadrille de drone et a fait passer le brevet de pilotage à 6 de ses salariés, cela afin de pouvoir réaliser ses vols et prise de vue en autonomie et dans le respect des réglementations civiles et militaires.
Grâce à cette escadrille, nous avons déployé un plan d’action en 2 parties :
– Lors de défauts avérés sur une toiture, les drones permettent de faire des états des lieux, des recherches d’entrée d’eau ou de préparer des interventions à réaliser.
– Le coeur de l’action du challenge est la réalisation d’un survol à 100% des toitures du site afin d’en obtenir la « photo » à ce jour. Les images sont ensuite exploitées par les experts de la maintenance des bâtiments, en collaboration avec le service de maintenance conditionnelle, afin de réaliser des rapports de contrôle CND et faire ressortir les anomalies par gravité. Cette base de données servant à prioriser les actions et à alimenter les comités de prise de décision sur les plans de maintenance à venir.

Photos avant/après
Inspection suite sinistre et avant chantier.
Photos supplémentaires
Actions menées
  • Toitures tertiaires : Environ 30 000m² 90 toitures ont été inspectées visuellement ou par survol de drones, reste 7 toitures à réaliser. 35 rapports sont en cours de rédaction. Des survols curatifs ont permis, notamment suite aux fortes pluies de novembre 2018, de détecter des entrées d’eau ou des chéneaux bouchés, permettant des actions ciblées, rapides et efficaces.
  • Toitures industrielles : 370 000m² 106 toitures ont été inspectées visuellement ou par survol de drones, reste 92 toitures à réaliser. Parmi les 106 toitures inspectées, nous comptons les 15 plus étendues du site : Finissages, Train à Bandes, logistique et Aciérie, qui représentent 7% des toitures du site, mais 68% de la superficie totale. 76 rapports ont été édités ou sont en cours de rédaction, ces derniers ont d’ores et déjà permis de mettre en évidence 11 anomalies de gravité A, et sur lesquelles des actions correctives ont été ou vont être menées.
  • Perspective à court terme : L’inspection de la partie supérieure des toitures ayant prouvé son efficacité, et suite aux nouvelles règles de sécurité plus strictes que nous nous sommes imposés suite au dernier accident mortel, nous allons démarrer également des inspections des toitures depuis l’intérieur sur les structures et revêtements. Les drones que nous possédons et ceux commercialisés en général ne permettent pas de réaliser ces inspections dans de bonnes conditions techniques et de sécurité, c’est pour cela que nous avons lancé l’acquisition d’un drone « boule », qui, de par sa technologie et sa configuration en cage, permet de venir au contact des structures métalliques sans risque et avec efficacité.
Coût (main d’œuvre et matériel)

Matériel : 2 drones professionnels, 2 objectifs photo + 1 objectif thermographique, batteries, Ordinateur pour traitement et stockage des données : entre 35k€ et 40k€.
Formation : Coût de la formation externe pour 6 pilotes : 4 000€.
Une dizaine d’heures internes d’apprentissage par pilote.
Réalisation des vols : A ce jour, les vols ont occupé 2 techniciens durant 60 demi-journées, soit 60 ETP. Ce nombre devrait atteindre 80 ETP pour terminer les vols.
Analyse des photos et réalisation des rapports : La rédaction d’un rapport prend environ 30 minutes par bâtiment (en fonction du nombre d’anomalies constatées). Pour 300 bâtiments, il faut compter environ 22 ETP. 5% des rapports sont déjà disponibles.

Conseils de mise en oeuvre et de pérennisation (lors de la transposition)

Pour l’internalisation de l’activité de drone, il est nécessaire de prendre en compte au plus tôt les contraintes administratives et réglementaires en lien avec les vols d’aéronefs sans pilote.
A ce jour nous avons 2 points principaux qui n’ont pas permis l’aboutissement du projet à 100% :
– Le traitement des images prises par drone. Pour faire un rapport CND, il faut en réduire le volume. Ne pas faire faire les vols de masse avec une cartographie globale qui manquerait de précision. Si le pilote de drone n’est pas celui qui a les compétences pour exploiter les photos (expert bâtiment), il faut que ce dernier soit présent lors des vols et fasse faire les clichés précis qui lui seront utiles par la suite.
– Les utilisations multiples des drones.
Au-delà du contrôle des toitures, les drones sont utilisés pour d’autre activités :
• Réalisation de cubature,
• survol de stock de produits finis ou d’en cours pour inventaire,
• inspection de structures extérieures (convoyeurs, racks…),
• ou tous autres contrôles non destructifs (thermographie, isolateurs HT…).
Il est nécessaire d’avoir un gestionnaire de l’activité pour réaliser les arbitrages des priorités et ne pas laisser le ou les pilotes gérer seuls leurs activités. Dans notre cas, c’est le Line Manager de MCEM qui est en charge de ce rôle.

Contact

Nom du pilote
Ronald KEFFERSTEIN
Société et Etablissement
ArcelorMittal Méditerranée - site de Fos-sur-Mer
Service
Maintenance Conditionnelle Electro-Mécanique)
Adresse email
ronald.kefferstein@arcelormittal.com
Téléphone
04 42 47 30 26