Ensemble des sites
Une démarche « clé en main » pour utiliser un drone.
Sur nos sites industriels soumis à de rudes conditions d’exploitations et climatiques, les installations et les bâtiments vieillissent et nécessitent le déploiement d’actions de maintenances adéquates.
Dans le cas des toitures, les inspections visuelles depuis l’intérieur des bâtiments sont bien souvent insuffisantes pour réaliser un diagnostic ou préparer une intervention, ce qui oblige les inspections de la partie supérieure. Ces inspections nécessitent de circuler sur des toitures qui sont dans des états aléatoires et qui ne disposent pas toujours de garde-corps périphériques, ce qui expose le personnel à divers risques de chute de hauteur.
Dans le groupe ArcelorMittal, la chute au travers des toitures est l’un des principaux dénominateurs communs aux accidents mortels, avec près de 10 décès en 10 ans. Le dernier en date ayant eu lieu le 3 décembre 2018 à Belval, au Luxembourg.
Réduire au maximum la présence humaine sur les toitures.
Certes, les drones ne sont pas encore capables de réaliser des travaux d’étanchéité ou de remplacement de tôles, mais ils peuvent aisément se substituer à la présence humaine pour la réalisation d’inspection visuelle.
Le site de Fos-sur-Mer s’est doté d’une escadrille de drone et a fait passer le brevet de pilotage à 6 de ses salariés, cela afin de pouvoir réaliser ses vols et prise de vue en autonomie et dans le respect des réglementations civiles et militaires.
Grâce à cette escadrille, nous avons déployé un plan d’action en 2 parties :
– Lors de défauts avérés sur une toiture, les drones permettent de faire des états des lieux, des recherches d’entrée d’eau ou de préparer des interventions à réaliser.
– Le coeur de l’action du challenge est la réalisation d’un survol à 100% des toitures du site afin d’en obtenir la « photo » à ce jour. Les images sont ensuite exploitées par les experts de la maintenance des bâtiments, en collaboration avec le service de maintenance conditionnelle, afin de réaliser des rapports de contrôle CND et faire ressortir les anomalies par gravité. Cette base de données servant à prioriser les actions et à alimenter les comités de prise de décision sur les plans de maintenance à venir.
Matériel : 2 drones professionnels, 2 objectifs photo + 1 objectif thermographique, batteries, Ordinateur pour traitement et stockage des données : entre 35k€ et 40k€.
Formation : Coût de la formation externe pour 6 pilotes : 4 000€.
Une dizaine d’heures internes d’apprentissage par pilote.
Réalisation des vols : A ce jour, les vols ont occupé 2 techniciens durant 60 demi-journées, soit 60 ETP. Ce nombre devrait atteindre 80 ETP pour terminer les vols.
Analyse des photos et réalisation des rapports : La rédaction d’un rapport prend environ 30 minutes par bâtiment (en fonction du nombre d’anomalies constatées). Pour 300 bâtiments, il faut compter environ 22 ETP. 5% des rapports sont déjà disponibles.
Pour l’internalisation de l’activité de drone, il est nécessaire de prendre en compte au plus tôt les contraintes administratives et réglementaires en lien avec les vols d’aéronefs sans pilote.
A ce jour nous avons 2 points principaux qui n’ont pas permis l’aboutissement du projet à 100% :
– Le traitement des images prises par drone. Pour faire un rapport CND, il faut en réduire le volume. Ne pas faire faire les vols de masse avec une cartographie globale qui manquerait de précision. Si le pilote de drone n’est pas celui qui a les compétences pour exploiter les photos (expert bâtiment), il faut que ce dernier soit présent lors des vols et fasse faire les clichés précis qui lui seront utiles par la suite.
– Les utilisations multiples des drones.
Au-delà du contrôle des toitures, les drones sont utilisés pour d’autre activités :
• Réalisation de cubature,
• survol de stock de produits finis ou d’en cours pour inventaire,
• inspection de structures extérieures (convoyeurs, racks…),
• ou tous autres contrôles non destructifs (thermographie, isolateurs HT…).
Il est nécessaire d’avoir un gestionnaire de l’activité pour réaliser les arbitrages des priorités et ne pas laisser le ou les pilotes gérer seuls leurs activités. Dans notre cas, c’est le Line Manager de MCEM qui est en charge de ce rôle.